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Voyages en dehors du corps physique

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Le voyage hors du corps : mythes et réalités
par Jacques Mandorla
06 avril 2017


       
        De nombreuses sources relatent des expériences de décorporation


À en croire ceux qui en sont revenus, la mort n’a rien d’effrayant. Comme en lévitation, plein d’une joie sereine, on a l’impression de quitter son corps et d’avancer dans un tunnel obscur, au fond duquel brille une étrange lumière. Quels enseignements tirer de ces fameuses expériences de mort imminente ? S’agit-il de simples hallucinations dues à l’oxygénation insuffisante du cerveau, ou bien d’un authentique voyage de la conscience vers des mondes inconnus ?

Des milliers de témoignages évoquent le mystérieux phénomène du « voyage hors du corps ». Celui-ci, qui peut se manifester de différentes manières, est connu sous de nombreuses appellations : décorporation, dédoublement, OBE (Out of the Body Experience) en lien parfois avec des « N.D.E. » (Near Death Experience), lévitation, don d’ubiquité, téléportation...

Le voyage hors du corps est défini comme la sensation, pour un individu, de quitter mentalement son corps physique pour se retrouver virtuellement à un autre endroit, au moyen d’un autre corps, invisible celui-là, appelé par certains « corps astral » ou « corps éthérique ». Les témoignages relatifs à ce phénomène proviennent de deux sources distinctes.

La première source est constituée de personnes ayant été plongées dans un coma profond (suite à un accident de la route, une maladie grave, un stress très violent…) au cours duquel elles sont considérées, pendant une certaine période, comme mortes cliniquement, mais reviennent ensuite à la vie. On parle alors de « N.D.E. » (Near Death Experience) ou encore d’état de mort imminente (E.M.I.), d’expérience de mort approchée (E.M.A.), d’expérience aux frontières de la mort, d’expérience de mort-retour… Rappelons qu’aujourd’hui une personne est médicalement déclarée en mort clinique lorsque ses tracés d’encéphalogramme et d’électrocardiogramme sont entièrement plats, et non plus lorsque son coeur s’est arrêté de battre.

La seconde source est constituée de personnes tentant des expériences ayant pour objectif de se « décorporer » volontairement (voir le test proposé en fin d’article).

Trois autres phénomènes, beaucoup plus rares et encore plus contestés, sont parfois associés au même concept : la lévitation, l’ubiquité et la téléportation.

La lévitation est l’élévation du corps physique dans l’espace, sans appui ni aide matérielle. Le cas le plus illustre est celui du moine italien Joseph de Copertino (1603-1663). Il aurait considérablement embarrassé le Vatican en perturbant souvent les messes dominicales célébrées dans son monastère, s’élevant brusquement dans les airs devant les yeux ébahis des autres moines ! Le meilleur témoignage que l’on possède est celui de l’ambassadeur d’Espagne à la cour papale qui, en 1645, se rendit au monastère de Grottaglie, où Copertino vivait : « Il se mit à voler une douzaine de pas au-dessus de la tête des assistants, jusqu’au pied de la statue de la Vierge Marie. Peu après lui avoir rendu hommage, il redescendit au sol puis retourna tout droit à sa cellule, nous laissant là interloqués. »

L’ubiquité (du latin ubique, en tout lieu), appelée aussi « bilocation », survient quand une personne est vue physiquement à deux endroits en même temps. L’écrivain Marcel Aymé évoque ce phénomène dans sa nouvelle fantastique Le Passe-muraille, publiée en 1941 : « Il y avait à Montmartre, dans la rue de l’Abreuvoir, une jeune femme prénommée Sabine qui possédait le don d’ubiquité. Elle pouvait à son gré se multiplier et se trouver, de corps et d’esprit, en tant de lieux qu’il lui plaisait souhaiter. »

Enfin, la téléportation est le fait, pour un personnage, de se déplacer instantanément d’un point à un autre à la vitesse de la lumière, comme le relatent de nombreux auteurs de science-fiction dans leurs romans. Ce phénomène n’est encore, à ce jour, qu’à l’état de recherche théorique. Pourtant, certains spécialistes ne désespèrent pas de pouvoir le réaliser dans le futur : pour s’en convaincre, ils affirment que l’invention de l’hologramme en représente la première étape.
Un phénomène connu de toutes les civilisations

Pour les sceptiques, les phénomènes de voyage hors du corps ne sont que des hallucinations, des rêves ou parfois même de la supercherie pure et simple. Les convaincus, à l’opposé, soutiennent que la meilleure preuve de la réalité du voyage hors du corps repose sur la crédibilité et le nombre des récits fournis par tous ceux qui ont vécu une telle expérience. C’est le cas du psychologue américain Charles Tart, un des fondateurs de la psychologie transpersonnelle : « Étant donné sa distribution apparemment universelle dans toutes les cultures et à travers toute l’histoire, le dédoublement constitue ce que le psychiatre Carl Jung appelle une expérience archétypique, donc potentiellement accessible à de nombreux êtres humains, pour la simple raison qu’elle participe de la nature humaine. »

Les voyages hors du corps sont en effet relatés, depuis des millénaires, dans de nombreuses civilisations. Les premiers écrits de l’Inde mentionnent que, parmi les huit « siddhis » (pouvoirs surnaturels) de l’être humain, le sixième est celui « qui permet de voler dans le ciel ».

Pour les Égyptiens, chaque personne possédait, à côté du corps physique, un autre corps, appelé « ba », ayant la forme d’un oiseau à visage humain, symbole de ce qui peut échapper aux lois de la pesanteur.

L’Ancien Testament relate que le prophète Élisée parvint à déjouer l’attaque des Syriens en se transportant virtuellement dans la chambre du roi syrien pour y lire ses plans d’attaque ! La bataille, le lendemain, ne fut plus alors qu’une simple formalité pour Élisée.

Dans la religion chrétienne, des chercheurs ont relevé de nombreux cas de voyage hors du corps, comme ceux de Jésus-Christ, lors de sa résurrection, ou bien de saint Paul, qui mentionne, dans l’Épître aux Corinthiens, « la corde d’argent » qui relierait le corps spirituel au corps physique et serait un véritable cordon ombilical des voyageurs de l’astral. Ce cordon est décrit, par ceux qui disent l’avoir vu, comme une sorte de câble d’apparence élastique, censé donner à la personne qui voyage l’énergie qui la maintient en vie. Toute rupture du cordon signifierait une mort immédiate.

Chez les Indiens d’Amérique du Nord, on dit que certains chamanes possèdent le pouvoir de quitter leur corps, par leur simple volonté, afin d’accompagner l’âme des morts jusqu’à la terre des ancêtres.

Récits d’écrivains

De nombreux écrivains ont raconté leurs propres expériences en matière de voyage hors du corps : Aldous Huxley, Arthur Koestler, Emily Brontë, Guy de Maupassant, Jack London... Ou encore Ernest Hemingway qui, au moment précis où des éclats d’obus lui criblèrent les jambes, en juillet 1918, vécut une expérience de voyage hors du corps : « Mon âme, ou quelque chose qui sortait de mon corps comme quand vous tirez un mouchoir de soie de votre poche, se déploya autour de moi, puis revint et réintégra mon corps : mais je n’étais pas mort. »

Une autre célébrité du XXe siècle vécut aussi une expérience de voyage hors du corps : Charles Lindbergh. Celle-ci survint au cours de son inoubliable traversée en solitaire de l’Atlantique de mai 1927, à bord du Spirit of Saint Louis. Alors qu’il en était à sa vingt-deuxième heure de vol, Lindbergh fut enveloppé d’un épais brouillard et commença à ressentir les effets de la fatigue : « J’étais hors du temps et de la matière. Je sentis que je me séparais de mon corps tout comme j’imagine l’esprit se dégageant de notre forme corporelle. Je flottais dans le cockpit, à travers le fuselage, puis j’obliquais vers le haut, à l’extérieur de l’appareil, avant de prendre une forme qui, j’en avais conscience, ne ressemblait en rien à la forme humaine que j’avais laissée dans un avion volant à grande vitesse. Mais je restais lié à mon corps par un long câble si ténu qu’un simple souffle aurait pu le rompre ».
Le pionnier des recherches scientifiques sur le sujet

L’Américain Raymond Moody, docteur en philosophie, est le premier chercheur à avoir popularisé le sujet. Dans son best-seller Life after life (« La vie après la vie »), paru en 1975, Moody analyse 150 témoignages de personnes revenues à la vie. Il appela ce phénomène « N.D.E. » (Near Death Experience), ou expérience de mort imminente, et découvrit l’existence de onze phases caractéristiques communes à tous ces cas :

    L’insolite : les rescapés de la mort ont beaucoup de mal à décrire, en termes clairs et simples, le monde dans lequel ils entrent.

    L’audition du verdict : la plupart des dédoublés assurent avoir entendu les personnes autour d’elles (médecins ou simples passants) les déclarer morts. Cependant ils sont incapables de bouger ou de parler pour manifester qu’ils sont toujours vivants.

    Le sentiment de sérénité : dans la situation de mort imminente, les gens ne ressentent plus de douleur mais, au contraire, une sensation agréable.

    Le bruit : les dédoublés n’entendent plus les bruits environnants, mais des sons inhabituels comme de la musique très belle ou, à l’inverse, des bourdonnements insupportables.

    Le tunnel obscur : la majorité des sujets se sentent comme aspirés dans un tunnel obscur, un puits ou un espace tubulaire.

    L’abandon du corps : à l’issue de la traversée du tunnel, les sujets ressentent un phénomène de décorporation, c’est-à-dire de dédoublement entre leur corps physique et leur corps astral.

    La rencontre avec les autres : les personnes qui approchent de la mort semblent alors rencontrer des parents, des amis ou des entités spirituelles qui veulent faciliter leur passage vers la mort.

    L’être de lumière : ce phénomène est certainement la caractéristique la plus importante des N.D.E. La lumière est d’abord pâle, puis elle gagne en intensité pour devenir éclatante, sans éblouir le sujet. Cet être de lumière semble donner amour et chaleur et son identification est liée à la croyance religieuse de l’individu (le Christ pour un chrétien, un ange pour un Juif croyant...).

    Le défilé de la vie : la plupart des dédoublés voient défiler en accéléré (comme les flash-back d’un film) les séquences importantes de leur vie.

    La frontière : certaines personnes disent avoir aperçu comme une limite, une porte ou une barrière symbolisant la ligne de séparation entre la vie et la mort.

    Le retour : tous ceux qui témoignent de leur voyage aux portes de la mort en sont bien sûr revenus, sinon ils ne pourraient pas en parler. Pourtant, certaines personnes disent avoir lutté afin de ne pas revenir dans leur corps physique.

Quinze ans après la parution du best-seller de Raymond Moody, le phénomène de N.D.E. a connu une médiatisation planétaire grâce à la sortie du film L’Expérience interdite, réalisé en 1990 par Joël Schumacher, avec Kiefer Sutherland et Julia Roberts dans les rôles principaux.

« Simple » phénomène neurologique ou expansion de conscience ?

Les phénomènes de sortie du corps ont depuis ces recherches pionnières fait l’objet de centaines de publications, y compris d’études scientifiques contradictoires sur le sujet. Tandis que certains pensent que tout se passe dans le cerveau, d’autres pensent que le phénomène est à appréhender d’un point de vue spirituel.

Une partie de la recherche en neurologie explique par exemple ces phénomènes par des modifications du fonctionnement du cerveau au moment de la mort, en particulier par un manque d’oxygène lié à l’arrêt de la circulation cérébrale. Pour les tenants de cette hypothèse, les EMI et sorties du corps associées seraient en quelque sorte des faux souvenirs induits par l’asphyxie cérébrale. Mais, comme l’a brillamment montré le Dr Jean-Pierre Jourdan dans son ouvrage Deadline, dernière limite, où il étudie avec une grande minutie 74 témoignages d’EMI pour en trouver les points communs, cette explication est largement insuffisante pour expliquer certains phénomènes exceptionnels.

Des souvenirs généralement très précis et parfois troublants de vérité (alors qu’issus d’un cerveau théoriquement « inconscient »), l’accès à des connaissances que même en état de veille ils n’auraient pu avoir (détail de la procédure opératoire, discussion entre soignants dans la pièce voisine…), la cohérence et régularité de certains récits (rencontre avec certains « êtres » ou « personnages » les guidant avec bienveillance et humour dans une sorte de bilan de leur vie), et le fait que les personnes « revenues » expriment souvent des changements profonds dans leurs valeurs (sens éthique accru, envie d’aider son prochain, sentiment d’un accès à une « connaissance universelle ») notamment, ne peuvent absolument pas être expliqués par cette approche réductrice…

En outre, comment expliquer que les « Emistes » (sujets ayant fait une expérience de mort imminente) n’aient quasiment jamais de séquelles neurologiques, alors qu’on sait qu’une circulation cérébrale arrêtée au-delà de 3 minutes induit une destruction progressive et irréversible du cerveau ? Et, bien entendu, cette hypothèse d'asphyxie cérébrale ne dit absolument rien de toutes les autres expériences de sortie du corps de personnes en parfaite santé : les personnes sans dommage cérébral, ayant expérimenté par exemple des Fear Death Experiences (expériences juste avant l’évitement d’un accident, comme Charles Lindbergh) ou certains états méditatifs.

Ces premières hypothèses semblent d’ailleurs aujourd’hui dépassées,grâce à des études scientifiques qui, tout en restant centrées sur les mécanismes neuronaux, explorent des interprétations plus larges. Le même Jean-Pierre Jourdan propose par exemple de tester l’hypothèse d’un mécanisme de « protection cérébrale » se déclenchant lors d’une menace de mort. Il a d’ailleurs participé à l’élaboration d’une grande enquête du Coma Science Group, dépendant du Centre de recherches du cyclotron et du Département de neurologie de l’université de Liège (Belgique). Leur rapport de 2008 intitulé Expériences de mort imminente : phénomènes paranormaux ou neurologiques ?, propose une nouvelle hypothèse : « Les N.D.E. sont des phénomènes physiologiques et neurologiques qui ont, de tout temps, suscité la curiosité et généré des mythes et légendes. La vision d’un tunnel et d’une lumière brillante, l’entrée dans un autre monde sont des caractéristiques des N.D.E. qui ont pris une signification spirituelle pour de nombreuses personnes. Différents auteurs ont proposé des modèles transcendantaux ou psychologiques. Cependant, des études neuroscientifiques menées dans différents contextes, dans lesquels peuvent apparaître des O.B.E., montrent un rôle important de la jonction temporo-pariétale, région associée à l’intégration des informations multisensorielles et à la conscience de soi. L’étude des O.B.E. pourrait permettre de connaître les fonctions et les structures qui sous-tendent les aspects de la conscience en condition normale tels que la conscience corporelle, la perspective visuo-spatiale égocentrique, la conscience de soi et l’agentivité c’est-à-dire la conscience d’être l’agent, l’acteur de nos actions, pensées et sentiments. »

Des preuves incontestables à l’horizon 2020 ?

Une autre branche du savoir s’intéresse aux phénomènes de sortie du corps. Il s’agit de la psychologie dite « anomalistique », qui tente de construire des protocoles scientifiques solides pour analyser ces « phénomènes exceptionnels » que les sciences psychologiques et leurs paradigmes actuels échouent encore à expliquer (des phénomènes de précognition jusqu’à la télépathie). Concernant les EMI, une fascinante recherche européenne initiée en 2008 est actuellement en cours, l’étude AWARE initiée par le Dr Sam Parnia, de l’université de Southampton. Elle a consisté, durant quatre ans, à examiner 2 060 patients hospitalisés pour arrêt cardiaque dans 15 hôpitaux en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Autriche. Les chercheurs ont placé dans les salles de réanimation des « cibles » (des images) en hauteur sur des étagères qu’on ne pouvait observer (et donc décrire) qu’en se situant « au-dessus » de ces étagères.

Parmi les 156 patients de l’étude ayant survécu aux arrêts cardiaques, et dont la parole a été recueillie ensuite, 9 % ont eu des expériences compatibles avec des EMI d’après les chercheurs, et 2 % une conscience précise de leur environnement compatible avec une expérience de sortie de leur corps. Un des cas les plus troublants a été cet homme de 57 ans racontant être sorti de son corps pendant son opération. Il dit avoir vu toute la scène de réanimation depuis un coin du plafond et a pu décrire des faits dont il n’aurait pas dû avoir conscience (paroles prononcées et gestes médicaux de l’équipe soignante, description physique de certain d’entre eux, etc.), faits ensuite corroborés par les présents à l’opération. Une nouvelle étude de bien plus grande ampleur est en cours (AWARE 2) et présentera ses résultats finaux en 2020, suscitant d’ores et déjà beaucoup de curiosité et de spéculations.

Si elles n’arriveront pas forcément à réconcilier les convaincus et les sceptiques, ancrés qu’ils sont souvent dans leurs croyances, ce genre d’expériences a le grand mérite de faire avancer nos connaissances, et ce n’est pas rien. Une chose est sûre néanmoins, la récurrence de ces phénomènes nous oblige à penser à nouveaux frais nos idées établies et parfois paresseuses sur le fonctionnement du cerveau, la localisation et la nature de la conscience et, bien sûr dans le cas des EMI, le sens de la vie et de la mort.

Testez votre capacité à voyager hors de votre corps

Dans l’immédiat et au-delà des grandes questions théoriques, vous pouvez d’ores et déjà réaliser un test tranquillement chez vous. Allongez-vous sur un canapé ou un lit. Faites l’obscurité et veillez à ne pas être dérangé. Vérifiez que vos vêtements sont amples et ne vous serrent pas. Relaxez-vous mentalement et physiquement. Fermez les yeux et respirez avec régularité, la bouche légèrement entr’ouverte. Vous allez maintenant glisser vers le sommeil en vous concentrant sur une image qui vous apaise. Dès que vous ressentez des vibrations, contrôlez-les en les guidant consciemment à travers votre corps, de la tête aux pieds et inversement. Quand vous aurez réussi à provoquer ces ondes vibratoires, vous pouvez maintenant quitter votre corps : pour cela, concentrez-vous en pensant fortement combien il serait agréable de flotter dans l’air. Fixez-vous sur ces pensées et votre forme astrale devrait alors pouvoir commencer à s’élever. Certains protocoles d’auto-hypnose existent d’ailleurs pour vous guider lors de ce voyage hors de soi. Quand vous souhaitez revenir à votre corps physique, concentrez-vous sur la réunion de vos deux corps : le corps mental que vous souhaitez quitter et le corps physique que vous voulez retrouver. Si vous avez vécu des expériences similaires, n'hésitez pas à les partager avec nous !



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